La réglementation des croquettes

Eric Charles
Eric Charles - Vétérinaire nutritionniste

La réglementation en matière de croquettes est complexe, et il n’est jamais évident de lire les étiquettes et de comprendre ce que l’on donne à son animal de compagnie, d’autant plus que la réglementation change d’un pays à l’autre… On fait le point !

réglementation animale

1.UNE REGLEMENTATION BEAUCOUP PLUS EXIGEANTE EN EUROPE QU'AILLEURS

Suite à la vache folle et la crise mondiale, les européens ont créé de nouvelles normes réglementaires sur l’alimentation animale pour protéger le consommateur (aussi bien l’être humain que les animaux de compagnie) en commençant par le tri des produits animaux en 3 catégories. Cette catégorisation permet que les sous-produits animaux ne puissent plus retourner dans la chaîne alimentaire humaine et fixe les conditions pour que seuls ceux ne présentant aucun danger pour la santé humaine puissent entrer dans la filière de l’alimentation de nos chiens et de nos chats.

2. COMMENT DIFFERENCIER LA VIANDE

CATEGORIE 1 : Ce sont les matières qui présentent un risque important pour la santé publique et la santé des élevages (risque d’EST, MRS, risque de présence de substance interdite ou d’un contaminant pour l’environnement, risque sanitaire émergent, maladies contagieuses...). Ces matières doivent être collectées, transportées et identifiées sans retard et sont détruites par incinération. Les bêtes déjà mortes, malades (etc.) sont transformées en farines animales et brulées.

CATEGORIE 2 : Ce sont les matières qui comprennent les sous-produits animaux présentant un risque pour la santé publique (risque sanitaire classique tel que véhiculé par les animaux arrivés morts à l’abattoir, produits d’origine animale contenant des résidus de médicaments vétérinaires par exemple…). Ces produits sont retirés de l’alimentation humaine et des animaux, transformés en farine et valorisés en vue de certaines utilisations autres que l’alimentation des animaux (engrais organiques, conversion en biogaz, compostage...).

CATEGORIE 3 : Ce sont les matières qui ont été initialement déclarées saines pour l’alimentation humaine par les services vétérinaires présents sur les chaines d’abattage, mais pour lesquelles l’abattoir n’a pas la commercialisation (parce que ce sont soit des produits que l’homme ne veut pas consommer pour des raisons de goût, de coutumes ou de simples habitudes, soit des produits excédentaires de l’abattage comme les os, dont une petite partie seulement sera transformée en gélatine pour l’espèce humaine). Par nature, ces co-produits ne présentent pas de risque sanitaire pour la santé animale ou la santé publique et sont les seuls qui peuvent être valorisés en alimentation animale.

catégories viandes

3. LES ETIQUETTES

La réglementation européenne impose d’utiliser un langage ou des visuels qui soient ni trompeurs, ni exagérés, ni mensongers. La France est encore plus exigeante : Par exemple, chez nous, une viande fraiche ne peut avoir été congelée avant la production de la croquette, alors qu’en Allemagne si.

4. INCOHERENCE DES RECETTES

Il arrive que les pourcentages de nutriments affichés sur les paquets de croquettes soient incohérents avec la réalité.

On peut se demander si certaines marques n’abusent pas les consommateurs dans les pourcentages qu’ils affichent, en mettant en avant les produits frais dont la teneur en eau fait que leurs apports en protéines sont nettement dilués et difficilement vérifiables. Ainsi, des très hauts pourcentages annoncés en produits frais, se traduisent dans la réalité en pourcentages beaucoup plus bas en apports des 5 constituants alimentaires (protides, lipides, glucides, vitamines, minéraux…) qui sont les vrais critères pour évaluer la qualité d’une alimentation animale. Ce qui est réellement mauvais, ce sont les nutriments de « mauvaise qualité ».

5. LES GLUCIDES EN QUESTION

Avec les protéines et les matières grasses, les glucides font partie des constituants à regarder en priorité. Il s’agit de molécules simples ou complexes qui sont vitales et essentielles au bon fonctionnement de l’organisme de nos animaux de compagnie.

Pour en savoir plus sur les glucides nous vous invitons à lire notre article à ce propos : https://www.lapsa-lab.fr/les-glucides/

Eric Charles
Vétérinaire nutritionniste
Responsable stratégie Nutrition & Innovation chez LAPSA