Nourrir un chien sportif
Le but de la nutrition est de s’assurer que les apports en énergie et en nutriments de l’animal sont en accord avec ses besoins spécifiques définis par son espèce, son cadre de vie, son activité et les affections dont il peut souffrir.*
L'objectif de l'alimentation LAPSA va plus loin : nous considérons qu'elle doit l'aider à vivre plus longtemps en bonne santé et même l'accompagner dans ses plus folles aventures.
Dans cet article, nous allons parler des différentes exigences des chiens qui ont des activités sportives complètes : mise en condition, entraînement, compétition, qu’elle soit pratiquée avec leur maître ou en performance individuelle sans oublier la récupération. Ces chiens sportifs ont à l’instar de tous les champions, des besoins nutritionnels particuliers, très souvent en relation avec les spécificités de leur sport et des exigences de comportement alimentaire à respecter pour leur performance voire leur santé. Vous l’aurez compris, alimentation et hygiène alimentaire sont complémentaires dans la réussite des objectifs de performances physiques visés.

1.Besoins physiologiques (BE, BEE, EM…)
A. Le BE
Le besoin énergétique est un besoin fondamental, qui est défini pour le rationnement de l’animal. C’est l’un des besoins qui doit être le plus finement couvert pour permettre à l’organisme de couvrir ses dépenses énergétiques.
En effet, si ce besoin n’est pas suffisamment ou trop couvert, cela aboutit à des modifications du poids et de la note d’état corporel. (Nutrition Vétérinaire du Chien et du Chat Troisième édition, version de travail, Dr. Sébastien LEFEBVRE)
La détermination du besoin énergétique ne peut se faire qu’avec un suivi du poids et de la note d’état corporel (NEC). (Nutrition Vétérinaire du Chien et du Chat Troisième édition, version de travail, Dr. Sébastien LEFEBVRE)
La note d’état corporel (NEC) est un indicateur pratique pour estimer la part de masse grasse de l’animal. Cette donnée sur la masse grasse permet d’évaluer si la ration actuelle est trop ou pas assez riche pour l’animal (prise de poids ou perte de poids), et donc de corriger les apports.
Poids idéal (kg) = Poids actuel ∗ 100 / (100 + (NEC - 5) ∗ 10)
Pour connaître le poids idéal d’un chien : on peut se rendre sur internet et voir la moyenne de la race. C’est ce poids qui est utilisé par la suite pour les calculs car il reflète le mieux la masse maigre de l’animal. (Nutrition Vétérinaire du Chien et du Chat Troisième édition, version de travail, Dr. Sébastien LEFEBVRE)
B.Le BEE
Le besoin énergétique peut être défini comme le besoin énergétique à l’entretien : la quantité d'énergie qu'un animal doit ingérer pour couvrir ses dépenses énergétiques et maintenir son poids idéal. (Nutrition Vétérinaire du Chien et du Chat Troisième édition, version de travail, Dr. Sébastien LEFEBVRE)
La référence de calcul du BEE est le "Nutrient requirements of dogs and cats", 2006. Pour ce calcul, qui est une approximation, le chien standard est défini comme suit : pas de race particulière, entier, vie en milieu tempéré proche de sa neutralité thermique, sain, activité physique (3 h par jour pour les chiens). (Nutrition Vétérinaire du Chien et du Chat Troisième édition, version de travail, Dr. Sébastien LEFEBVRE)
BEEchien(kcal) = 130 × Pidéal0,75
Le poids idéal à la puissance 0,75 permet de calculer le poids métabolique, c’est le poids de l’animal estimé sans les os et sans le gras qui ne consomment tous deux pas d’énergie. Le poids métabolique correspond au poids à nourrir, au poids qui a vraiment besoin d’énergie.
Le besoin énergétique à l’entretien est une mauvaise estimation du besoin énergétique. Pour estimer ce dernier, les données individuelles qui ont été négligées lors de la détermination du BEE doivent être intégrées. Ainsi, le BEE est modulé par 5 coefficients : race (k1), comportement (k2), statut physiologique (k3), pathologie (k4) et température de l’environnement (k5), afin d’estimer au mieux le besoin énergétique (BE) de l’animal. Nous estimons que dans vos cas les chiens sont en France (climat tempéré) et qu’ils sont en bonne santé. Les facteurs k4 et k5 ne seront donc pas pris en compte. (Nutrition Vétérinaire du Chien et du Chat Troisième édition, version de travail, Dr. Sébastien LEFEBVRE)
BE(kcal) = k1 × k2 × k3 × k4 × k5 × BEE
Les races peuvent avoir des différences significatives au niveau du métabolisme énergétique. Cela conduit à un besoin énergétique plus ou moins important en fonction de la race. L’activité physique plus intense augmentera le coefficient car le besoin en énergie sera plus grand.

Le statut physiologique de l’animal (stérilisé, en croissance, en gestation, en lactation, âgé) modifie le besoin énergétique. Pour le cas de l’animal âgé, il y a une baisse de l’activité physique, mais aussi du métabolisme général. Pour le cas des chiens stérilisés, ce sont l’arrêt du métabolisme hormonal premièrement et la baisse d’activité secondairement qui diminuent le besoin énergétique.
Dans le cadre des aliments commerciaux, c’est le besoin énergétique qui définit la quantité d’aliment à donner à son chien, par la formule :
Quantité d’aliment (g) = 100 × BE / ME (kcal pour 1kg) *1000
(Nutrition Vétérinaire du Chien et du Chat Troisième édition, version de travail, Dr. Sébastien LEFEBVRE)
2.Energie apportée par la ration
La ration alimentaire fournit un apport en énergie brute (EB), correspondant à l’énergie chimique totale de l’aliment.
Cette énergie s’élève à 5,7 kcal/g pour les protéines, 9,4 kcal/g pour les lipides et 4,1 kcal/g pour les glucides. Une partie des aliments ingérés par le chien est digérée par les enzymes digestives et absorbée dans le tube digestif : c’est l’énergie digestible (ED). Ce qui n’est pas digéré est perdu et se retrouve dans le côlon : une partie sera valorisée par le microbiote par fermentation et le reste sera évacué de l’organisme dans les selles.
Les nutriments absorbés sont ensuite partiellement métabolisés, une partie étant perdue dans les urines, afin de produire de l’énergie utilisable par les cellules : cette énergie utile est l’énergie métabolisable (EM). L’exploitation de cette énergie par l’organisme génère des pertes sous forme de chaleur.
Au final, l’énergie réellement utilisable correspond à l’énergie nette (EN). Celle-ci permettra de couvrir les dépenses énergétiques d’entretien (maintien de la vie) et de production (croissance, activité physique, gestation, lactation...) de l’organisme.
Il est possible de calculer l’énergie métabolisable d’un paquet de croquettes, si elle n’est pas précisée :
EB (kcal) : (5,7 x Protéines Brutes) + (9,4 x Lipides Brutes) + (4,1 x (ENA + Cellulose Brute))
ENA (%) = 100 − Protéines brutes(%) − Cellulose brute(%) − Matières grasses brutes(%) − Cendres brutes(%) − Humidité(%)
Digestibilité de l’énergie (%) : 91,2 - (1,43 x Cellulose brute)
Energie digestible (kcal) = EB x digestibilité de l’énergie / 100
EM (kcal) = ED - (1,04 x Protéines Brutes)
3. Chien sportif
L'alimentation d'un chien de sport diffère de celle d'un chien de compagnie. En plus de garantir la santé et la longévité, il faut maximiser les performances et minimiser l'impact de l'activité intense sur leur corps. Cela implique de comprendre les besoins nutritionnels spécifiques et d'adapter leur régime en conséquence.
A. Types d'activités et besoins énergétiques
Les sports canins peuvent être classés en trois catégories. Chaque type d'activité demande un métabolisme différent et une consommation énergétique variable.
- Haute intensité et courte durée (courses de lévriers) : augmentation de 4-5% des besoins énergétiques.
- Intensité modérée et répétée (chasse) : augmentation de 50 à 200%.
- Intensité modérée et longue durée (courses de chiens de traîneau) : jusqu'à 11 fois les besoins énergétiques de base.
Il est important d'adapter les apports alimentaires en fonction de l'activité et d'éviter les risques liés à la digestion (torsion de l'estomac).
B. Métabolisme énergétique
- Courte durée et intense : utilise principalement la glycolyse, créant de l'énergie rapidement à partir du glucose.
- Endurance : utilise principalement les acides gras pour produire de l'énergie de manière prolongée.
Impact de l'activité sur le métabolisme :
- Début de l'exercice : utilisation de la glycolyse anaérobie.
- Exercice prolongé : passage à l'oxydation aérobie des glucides, puis des acides gras pour les efforts de longue durée.
- VO2max : mesure de la capacité d'un chien à utiliser l'oxygène, augmentant avec l'entraînement.
C. Accompagnement du chien de sport
Rationnement fractionné : nourrir son chien sportif sur le mode de la multi ration quotidienne.
Chez les chiens vivants dans la nature, la physiologie digestive offre un estomac volumineux et extensible permettant l’ingestion de grandes quantités d’aliments…Mais nos chiens, qu’ils soient sportifs ou non, ne vivent pas dans la nature depuis bien longtemps et il y a fort à parier qu’à poids égal, les performances physiques des loups soient bien inférieures à celles de chiens sportifs entraînés. Cette physiologie digestive offre à contrario un intestin grêle relativement court mais rapide et efficace en matière de digestion, permettant de libérer et d’assimiler la plupart des nutriments en moins de 2 heures.
Ces deux spécificités pour nos chiens (et c’est aussi valable pour nos chats), ne sont pas à l’avantage des sportifs et il vaudra mieux prioriser la rapidité de la digestion plutôt que la forte capacité de l’estomac à stocker de la nourriture. De plus, l'encombrement gastrique n’est pas un facteur favorable au bien-être nécessaire pour établir des records. Le comportement alimentaire auquel doit être habitué un grand sportif c’est donc le multi rations, 4-5 fois par jour et plus encore si le sport en question exige une grande quantité d’énergie métabolisable.
D. Nutriments de confort
Les chiens sportifs ont besoin de nutriments de confort dans l’équilibre des apports nutritionnels de leur alimentation.
Bien entendu, les équilibres alimentaires essentiels (régi dans le cadre du RPC) doivent être particulièrement respectés et en rapport avec l’équilibre énergétique requis spécifiquement pour l’activité du chien sportif en question. Cependant, chacune des activités peut requérir une assistance nutritionnelle particulière, soit pour son exercice, soit pour mieux protéger certaines fonctions organiques particulièrement sollicitées.

LAPSA ARTICULATIONS
- Pour préserver ses articulations pendant ses performances physiques
- Chondroprotecteurs, Harpagophytum, Prêle des champs, Lithothamne

LAPSA ANXIÉTÉ
- Synergie de 7 actifs pour limiter son stress avant les compétitions
- Magnésium, passiflore, aubépine, Griffonia, valériane, vitamine B6, sélénium

LAPSA DIGESTION
- Pour une flore intestinale équilibrée et une digestion confortable pendant les compétitions
- Prébiotiques + Probiotiques
E. Composition adaptée
- Glucides : les glucides sont cruciaux pour les activités de haute intensité. Après une course, un apport en glucides peut aider à reconstituer les réserves de glycogène.
- Matières grasses : les graisses sont essentielles pour les activités d'endurance, représentant jusqu'à 70% de l'énergie métabolisable. Elles doivent être introduites progressivement dans l'alimentation.
- Protéines : les besoins en protéines augmentent de 10 à 20%. Un apport insuffisant peut mener à des blessures et à une diminution des performances. Cependant, un excès peut provoquer des problèmes de santé.
- Vitamines E et C : ces vitamines diminuent avec l'activité physique. Une supplémentation modérée est recommandée, surtout en cas d'ajout d'acides gras polyinsaturés pour éviter l'oxydation.
Conclusion
L'alimentation des chiens de sport doit être adaptée à leur niveau d'activité pour optimiser leurs performances et préserver leur santé. Il est crucial de surveiller et d'ajuster régulièrement leur régime alimentaire pour répondre à leurs besoins spécifiques.
Quoiqu’il en soit, un chien sportif tel que nous l’entendons ici nécessite un « encadrement médical » spécialisé tout comme les champions humains : si vous envisagez d’en avoir un, nous vous conseillons de choisir un vétérinaire connaisseur de sa race et du sport qu’il pratique.
ERIC CHARLES, Vétérinaire nutritionniste, Responsable stratégie Nutrition & Innovation chez LAPSA
Points essentiels : Alimentation pour chien sportif
- Besoins énergétiques adaptés : ajuster la ration en fonction du type d’activité :
- Haute intensité (courses) : +4-5 %.
- Endurance (traîneau) : jusqu’à 11x les besoins normaux.
- Fractionnement des repas : 4-5 repas/jour pour digestion rapide et éviter l'encombrement gastrique.
Énergie ciblée :
- Glucides : pour l’effort intense et la récupération.
- Matières grasses : source principale pour l’endurance (jusqu’à 70 % des besoins).
- Protéines : +10-20 % pour la récupération musculaire.
Nutriments spécifiques :
- Articulations : glucosamine, oméga 3.
- Muscles et cœur : taurine, carnitine.
- Protection cellulaire : antioxydants (vitamines E, C, polyphénols).
Formulation équilibrée :
- Rapport protéines/matières grasses (1,2 à 2), fibres ≤8 %, amidon 12-18 %.

LAPSA vous recommande : ENDURANCE PRO
- Pour les chiens ayant de fortes dépenses énergétiques, particulièrement adapté aux chiens sportifs.
- Optimise l'endurance et la récupération après l'effort.
- Contient des nutriments spécifiques pour soutenir les articulations, les muscles et le cœur.
- Formulation équilibrée avec un rapport protéines/matières grasses idéal pour l'effort physique prolongé.
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